XII
Les premières traces d’occupation du site de Molières remontent au tout début de l’ère chrétienne, les Cadourques, peuple gaulois du Quercy, avaient choisi le site pour sa position élevée, surplombant les vallées du Lemboulas et du Petit Lembous, aisément défendable. L’occupation romaine et la période de prospérité qui l’accompagne favorise le commerce et ouvre des voies de communication. “Moleriis” devient le passage obligé entre Tolosa (Toulouse) et Divona (Cahors).
Après quelques siècles de troubles et d’insécurité correspondant à la période des “Grandes Invasions”, le début du XIIème siècle marque le retour de la prospérité pour Molières. Les terres fertiles fournissent des céréales qui, moulues dans les nombreux moulins qui jalonnent les ruisseaux, produisent de belles farines.
Dépendant religieusement de l’archiprêtré de Saint-Vincent de Flaugnac, Molières a pour seigneur Ratier de Castelnau. C’est en 1263 que les habitants obtiennent l’autorisation de bâtir une église dédiée à la vierge (“Béata Maria de Molieriis”).
XIII-XIV
En mai 1270, Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, octroie à Molières une Charte des Coutumes, fondant ainsi, la quatorzième Bastide en Quercy.
De par ses nouveaux statuts, le village échappe au pouvoir seigneurial, il est placé sous l’autorité du Bayle (représentant l’autorité royale), qui est entouré de six consuls, élus tous les ans parmi les habitants. La Charte des Coutumes garantit la liberté des personnes, la protection des biens et le libre legs de ces biens. Chaque habitant doit participer à la défense de la Bastide, chaque homme est tenu d’assurer un service militaire de quarante jours : l’ost.
Les nouveaux habitants affluent et à partir de 1338, la Bastide organise son habitat sur la partie la plus haute de la colline, se protège d’un mur d’enceinte et édifie une tour de guet. Ces défenses deviennent vite utiles, car outre la Peste Noire de 1348 en provenance du Languedoc, la guerre Franco-Anglaise de Cent Ans est engagée. En 1360, le Quercy devient anglais, et Molières, restée française, est une sentinelle avancée en limite nord du Comté de Toulouse. Molières vit retranchée derrière ses remparts jusqu’à la fin de cette guerre, en 1450.
XVI-XVII
C’est à partir de cette date que Molières retrouve sa prospérité et devient en 1573, Ville Royale. Mais cette période n’en est pas moins mouvementée. En effet, depuis 1562, catholiques et protestants s’affrontent dans la région. L’église, hors des remparts, sera attaquée et détruite en 1567. Elle ne sera reconstruite qu’au début du XVIIème siècle, et son clocher, d’architecture classique, sera remanié au XVIIIème. La constante volonté des habitants de mieux maitriser leur avenir, la qualité et le dévouement de leurs consuls trouvent leur récompense en 1696, quand Molières devient la quatorzième ville du Quercy à envoyer des députés aux États Provinciaux.
Au début du XVIIIème, l’essor de la cité et la richesse de sa bourgeoisie en font le centre régional d’un réseau d’échanges commerciaux très important. Toutefois, cet effort reposant sur l’économie agricole est contrarié, de 1785 à 1788, par de grandes sécheresses suivies d’hivers rigoureux.
XVIII
La révolution de 1789 et son cortège de violences provoque de nombreux troubles dans la cité et Molières paie très cher sa qualité de ville royale : ses remparts sont détruits, ses armoiries martelées, ses cloches fondues pour faire des canons. Il faudra attendre l’arrivée de l’Empire pour que ses passions s’apaisent. Molières devient une commune qui englobe 6 paroisses (Molières, Espanel, Saint Amans, Sainte Arthémie, Saint-Christophe et Saint-Nazaire) initialement dans le département du Lot.
XIX-XX
Molières change de département avec la création du Tarn-et-Garonne en 1808 par décret impérial de Napoléon. Molières est chef lieu de canton rural composé des communes de Auty, Labarthe, Puycornet et Vazerac.
Avec l’expansion économique et démographique du XIXème, le village s’étend le long de la voie de communication Montauban – Cahors (actuelle rue principale et Avenue de Larché). L’église en mauvais état et devenue trop exigüe pour accueillir tous les fidèles sera entièrement reconstruite sur l’emplacement du cimetière (ce dernier sera transféré hors du village, route de Labarthe). Elle sera inaugurée fin 1898. De l’édifice initial, seul subsiste le clocher de briques qui est désormais séparé de l’église.
En 1900, sur la nouvelle place de l’église est construite une halle aux volailles ainsi qu’une zone de déchargement de marchandises. À partir de cette date, les charrettes n’ont plus à monter la dure côte qui mène sur la place de la vieille ville. Devenue inutile pour cause de disparition des marchés, cette halle sera démolie dans les années 1980 tandis que la place sera remaniée en 2009. Le XXème siècle sera marqué, dès la fin de la Première Guerre mondiale, par un fort exode rural qui vide la commune de la moitié de ses habitants. À partir de la fin des années 1980, la tendance s’inverse enfin. Molières se modernise et se tourne vers le tourisme avec la construction d’une base de loisirs, écrin de verdure agencé autour d’un lac de 10 ha, aménagé pour la baignade surveillée avec de nombreux équipements de loisirs (parcours sportif, aire de jeux pour enfants, camping…).